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En parallèle du travail de restauration, je participe régulièrement à des projets de recherche, notamment avec la Cité de la musique – Philharmonie de Paris. Ceci me permet de mieux comprendre l’histoire de la guitare et d’enrichir ma pratique en tant que restauratrice. Vous trouverez ci-dessous deux exemples de projets :
Analyse des collections – Cité de la musique
Ce projet a été réalisé dans le cadre d’une vacation au laboratoire de la Cité de la musique – Philharmonie de Paris en collaboration avec l’équipe du laboratoire.
Projet :
On se propose de construire une recherche autour des bouleversements subis par la guitare sur une période d’un siècle et demi commençant en 1708 pour s’achever en 1857 soit 5 années après la date de création de la guitare d’Antonio de Torres la plus ancienne connue à ce jour, et conservée au musée de la musique à Paris sous le numéro d’inventaire E.2001.1.1. Après une période de gloire directement liée à l’intérêt que lui porte le souverain Louis XIV guitariste talentueux, la guitare plonge dans l’oubli au point qu’elle servira de matière première à la réalisation de nombreuses vièles à roues durant toute la première moitié du 18e siècle voir au-delà. Cette période de désintérêt manifeste se traduit par une absence singulière d’apparition de l’instrument au cours de concerts ou encore par l’inexistence d’œuvres composées. On se propose dans ce travail un double objectif. D’une part, il s’agit de poser sur l’évolution organologique de l’instrument un regard neuf, associant un point de vue phénoménologique à une contextualisation historique et culturelle. D’autre part, cette étude se propose de faire émerger une partie des pratiques d’intervention et de réparation qu’appliquent au cours de cette période, facteurs, musiciens et « amateurs » sur ce corpus d’items. Pratiques dont il semble avéré, qu’aucune description n’apparaît dans les traités savants abordant cette problématique au cours des 18e et 19e siècles.
Méthode :
- Recensement de la littérature du fond documentaire du musée concernant la problématique de notre sujet, allant de la fin du XVIIe siècle à la moitié du XIXe siècle, traitant aussi bien de la musique (composition), de la guitaristique ou de la facture instrumentale. Les ouvrages et articles sélectionnés ont été classés dans une bibliographie.
- Un corpus, parmi les instruments de la collection du musée, de guitares fabriquées à cette période a été sélectionné.
Instrument | Date | Ville | Pays |
Jean Voboam E.999.15.1 | 1708 | Paris | France |
Antonio Stradivari E.904 | 1711 ? | Crémone | Italie |
Claude Boivin E.209 | 1749 | Paris | France |
Jean Nicolas Lambert E.979.2.55 | 1760 | Paris | France |
Jacques Philippe Michelot E.2015.4.1 | 1767 | Paris | France |
Gérard Joseph Deleplanque E.1212 | 1785 | Lille | France |
Renault et Chatelain E.394 | 1780 | Paris | France |
Juan Garcia Pagès E.984.9.1 | fin 18e | Càdiz | Espagne |
Francesco Silvestri E.32 | 1808 | Vérone | Italie |
Joseph Laurent Mast E.2000.12.1 | vers 1820 | Paris | France |
Jean Nicolas Grobert E.375 | vers 1830 | Paris | France |
Louis Panormo E.2006.1.1 | 1850 | Londres | Angleterre |
René Lacôte E.995.26.1 | 1850 | Paris | France |
Antonio de Torres E.2001.1.1 | 1852 | Almeria | Espagne |
Antonio de Torres E.963.2.1 | 1883 | Almeria | Espagne |
Cette analyse comprend une description des caractéristiques de l’instrument accompagnée de mesures métrologiques, d’un schéma détaillé du barrage de la table, d’un calcul du volume de la caisse. Elle comprend également une analyse des transformations qui ont été subies par l’instrument au cours du temps, pour ce faire les instruments ont été observés avec un endoscope et des rayons UV. Ces analyses sont documentées sous forme d’imagerie numérique.
Dessin technique
Projet :
Dans le cadre d’un projet de revalorisation des savoir-faire et des techniques au sein du laboratoire de recherche de la Cité de la musique – Philharmonie de Paris, j’ai eu l’occasion de réaliser un dessin de ce théorbe de Giorgio Sellas, fabriqué à Venise en 1626. Cet instrument a été choisi car il démontre un intérêt de par son ancienneté, c’est le plus ancien théorbe entier de la collection. Un projet de maintien en état de conservation a été mis en place pour cet instrument qui n’est plus en état de jeu, le dessin est dans ce cadre un support documentaire et permet l’éventuelle fabrication d’un fac-similé.
Méthode :
- Le dessin a été entièrement réalisé à la main (tracé sur une table à dessin)
- Il a été numérisé et mis au propre par informatique (Photoshop)
- C’est un triptyque de trois planches A0 sur lesquelles sont reportées les différentes parties de l’instrument
- Il a été réalisé avec des outils de mesure manuels, mais aussi avec l’aide de radiographies